le retard
(Vu dans le labyrinthe métropolitain)
Ce matin, était un matin comme tous les autres, la RATP s’excusait de la gène occasionnée. C’en est devenu un rituel pour nous. Il précède un autre geste postural lui aussi quotidien : le jeu détestable des épaules les unes contre les autres au moment du franchissement des portes de la rame. Pour comprendre la valeur de ce top départ matinal qui requiert une quantité d’énergie considérable, il faut s’imaginer la mesquinerie récurrente dans laquelle nous nous trouvons plongés. Prendre la place de l’autre, celui que tu sens là juste à côté de toi alors que tu occupes ostensiblement un espace que tu tentes d’étendre au plus juste pour montrer que tu es là et qui plus est que tu y es arrivé avant lui. Cela confère une certaine prérogative sur le droit à prétendre à te battre sans merci pour une des rares places qui restent disponibles. Alors même que tu te ne trouves qu’à une seule station du terminus de la ligne 13 ! Basilique de Saint Denis.
L’image m’est venue avec entêtement ! Cela avait quelque chose d’égyptologique dans la vision du temps qu’elle m’a apporté. Un peu apocalyptique aussi, mais j’espère rien de prophétique. Quoiqu’en fait plutôt réaliste quand j’y repense et que je regarde encore le dessin
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